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Episode 4 : Depuis 1936, un idéal écorné...
Les valeurs édictées par Coubertin (voir épisode 3) ont été écorchées dès les premières olympiades, mais la première grosse violation des règles intervient dans les années 1930
1936 : Cette année, Berlin accueille les jeux. Adolf Hitler compte bien faire de la propagande nazie. Lors des défilés sportifs et de l'arrivée de la flamme, on voit dans les rues plus de croix gammées (symbole des nazis) que de drapeaux olympiques... Même le gigantesque zeppelin* Hindenburg, qui survole l'Allemagne, arbore côte à côte cercles olympiques et croix gammées. Hitler viole pour la première fois dans l'histoire des jeux une règle olympique : il confond sport et politique. Le CIO (Comité International Olympique) a tout de même obtenu la promesse que le Führer ne prononcera pas de discours de propagande (discours incitant les gens à se convertir à une religion, ou à devenir membre d'une secte, par exemple). Le CIO à même reçu l'engagement par écrit que les athlètes allemands ne fassent l'objet d'aucune discrimination. Et de fait, une escrimeuse juive est incluse dans l'équipe allemande. Hitler n'a accepté de faire ces petites promesses que pour présenter un visage acceptable de l'Allemagne nazie. En réalité, il veut montrer la supériorité de la "race aryenne". Aussi, lorsque l'athlète noir américain Jesse Owens rafle quatre médailles d'or (voir article de Nathan), le Führer quitte la tribune : Hitler s'est arrangé pour ne pas serrer la main de cet américain parce qu'il était noir... Voici une petite vidéo de Jesse Owens au 100 m :
1940 et 1944 : Durant la Seconde Guerre mondiale, la trêve olympique n'est pas respectée (voir épisode 1). A la différence des Grecs, les Européens ne sont pas capables de s'arrêter de tirer, le temps d'une compétition : les jeux de Tokyo et de Londres sont donc annulés (pour rappel, ceux programmés en 1916 à Berlin avaient été annulés à cause de la Première Guerre mondiale).
1956 : La politique revient hanter les Jeux à Melbourne, en Australie. Plusieurs pays (Espagne, Pays-Bas, Suisse, etc.) les boycottent pour protester contre la venue de l'URSS*, qui vient d'écraser dans le sang un mouvement de révolte à Budapest, en Hongrie. Ironique coup du hasard, un match de water-polo oppose aux J.O. l'URSS et la Hongrie : il se termine en bagarre générale...
* L'URSS, ou Union des Républiques Socialistes Soviétiques, était un Etat communiste qui englobait quinze républiques, dont la Russie actuelle.
1968 : A dix jours des J.O. de Mexico, des étudiants manifestent en criant : "Nous ne voulons pas de J.O., nous voulons la révolution !". Suite à ce manifestations, le gouvernement mexicain fera près de 300 morts. Les Jeux auront lieu quand même, mais la politique y fera une autre incursion : Tommie Smith et John Carlos, des athlètes noirs américains brandissent un poing ganté tout noir lors de la remise des médailles : un moyen de protester contre le racisme aux Etats-Unis devant des millions de téléspectateurs !
1968 : A dix jours des J.O. de Mexico, des étudiants manifestent en criant : "Nous ne voulons pas de J.O., nous voulons la révolution !". Suite à ce manifestations, le gouvernement mexicain fera près de 300 morts. Les Jeux auront lieu quand même, mais la politique y fera une autre incursion : Tommie Smith et John Carlos, des athlètes noirs américains brandissent un poing ganté tout noir lors de la remise des médailles : un moyen de protester contre le racisme aux Etats-Unis devant des millions de téléspectateurs !
1972 : L'actualité politique internationale s'invite de manière tragique aux J.O. de Munich : un groupe terroriste palestinien assassine onze athlètes israéliens.
1976 : Les J.O. de Montréal sont ternis par des soupçons de dopage dans l'équipe de l'Allemagne de l'Est (RDA). La nageuse Kornelia Ender rafle quatre médailles d'or. Cette athlète, comme nombre de ses compatriotes, a une musculature surhumaine. Sur le momment, les contrôles antidopage ne détectent rien. Mais on apprendra, quinze ans plus tard, que 10 000 sportifs est-allemands ont été dopés à leur insu pour faire de la propagande : les dirigeants communistes de l'ex-RDA voulaient montrer que leur pays était supérieur à l'autre Allemagne, celle de l'Ouest, l'ex-RFA.
1976, 1980 et 1984 : Trois olympiades encore marquées par la politique, avec une série de boycotts. En 1976, 27 pays africains refusent de participer aux J.O. de Montréal. Ils disent qu'ils "punissent" le CIO pour avoir refusé d'exclure la Nouvelle-Zélande. Ce pays entretenait en effet des relations sportives avec l'Afrique du Sud, qui pratiquait alors l'apartheid (séparation totale entre Noirs et Blancs). En 1980, 29 pays boycottent les Jeux de Moscou pour protester contre l'invasion militaire russe en Afghanistan. Enfin, en 1984, l'URSS et 16 autres pays communistes boycottent les jeux à Los Angeles. Les superpuissances soviétique et américaine s'affrontent ainsi par le biais du sport.
1988 et 2004 : Le dopage entache à nouveau les J.O. . A Séoul, en 1988, le record mondial du 100 m. de Ben Jonhson, le sprinter canadien, est annulé à cause de cela. A Athènes, en 2004, l'intensification des contrôles permet de confondre une vingtaine d'athlètes ! Depuis la mise en place des tests antidopage aux J.O. de 1968, chaque olympiade (sauf, étrangement, celle de Moscou en 1980) a eu son lot de sportifs dopés... Tout le contraire de ce que Coubertin voulait !!
David
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